Restons en lien

Avec cette brusque mise à l’arrêt de nos activités, une phrase d’Albert Jacquart est remontée à la surface de mon esprit : « On perd son temps quand on ne sait pas rencontrer les autres ». Une des premières conséquences de cette rupture est effectivement la soudaine disponibilité de « temps libéré ». Se pose ainsi la question de comment ne pas gaspiller ce temps nouveau, ou comment le mettre à profit pour sortir indemne et, pourquoi pas renforcé, de ce confinement (je parle ici autant sur le plan individuel que sur le plan de l’entreprise).

Et si cette vertu de la rencontre gratuite, juste par intérêt bienveillant envers l’autre, pour le plaisir de l’échange, de la découverte à travers lui, offrait une clé de résilience pour nos activités économiques ?

Par temps de crise, la société a souvent renoué avec ses fondamentaux altruistes, sa propension naturelle à collaborer. C’est d’ailleurs dans un contexte de disette qu’a émergé, il n’y a pas loin de 200 ans, la première société coopérative, un modèle économique basé sur la solidarité et l’interdépendance. Deux valeurs dont les manifestations généralisées à l’ensemble du vivant (symbioses, associations inter-espèces, cf. l’excellent ouvrage de Pablo Servigne) nous rappelle que l’Homme est, lui aussi, et avant tout un être de lien.